Pain au sureau. Une recette datant de longtemps, presque autant que mes années, sûrement plus. Il y a eu un temps où nous avons déménagé à la campagne; en famille, le potager n’a jamais manqué, mais après nous être installés au nord, le contact direct avec la nature nous manquait beaucoup, mon père travaillait en usine, ressentait le besoin de trouver quelque satisfaction en plus. Ainsi, nous avons fait un autre déménagement. La maison à la campagne, les vaches, le poêle à bois… Son rêve. Bien qu’il n’ait pas quitté son travail, cette nouvelle installation le remplissait de satisfaction.

On cultivait et on produisait tout ce dont la famille avait besoin, le surplus était mis en vente. J’ai passé une partie de mon adolescence entre les collines du Monferrato, en contact avec la nature. À cette époque, j’ai appris à faire beaucoup de choses : le potager, le fromage, j’ai appris à m’occuper des animaux et même à conduire le tracteur. Entre l’école et le travail dans les champs, je passais mes journées.

Je connaissais le passage des saisons, j’attendais les floraisons et les changements. J’ai appris à mieux connaître les herbes comestibles, les fleurs pour préparer les beignets. Le sureau parmi elles, je l’ai surtout découvert quand j’ai su qu’on l’utilisait pour chercher de l’eau dans le sous-sol et que les sourciers utilisaient une baguette en forme de Y. Pour cette magie, j’ai commencé à m’intéresser à ses propriétés. Les fleurs, je les utilisais déjà pour les beignets, au fil du temps aussi pour d’autres recettes comme le pain aux fleurs de sureau, pas seulement une version…